« Un système pâturant n’exclut pas le confort en stabulation »
Après une série de glissades en stabulation, les associés du Gaec des Prés verts ont décidé de traiter les bétons rainurés il y a treize ans, avec un effet direct sur la détection des chaleurs.
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Bénédicte et Matthieu Clermont se sont installés en bio, respectivement en 2008 et en 2015. La stabulation des 80 laitières est alors une aire paillée, dont le sol en béton du couloir d’alimentation a été rainuré en 2008, un peu plus d’un an après sa mise en service, tandis que les bétons de la salle de traite et de l’aire d’attente bénéficiaient d’une finition balayée pour apporter un peu de rugosité.
En 2017, ce bâtiment est prolongé de 30 mètres et l’aire paillée remplacée par des logettes. « Nous avons fait le choix du confort avec des logettes flexibles, équipées de tapis, en particulier pour tenir compte du gabarit et du tempérament un peu pataud des normandes », précise Matthieu. À l’occasion de cet agrandissement, les éleveurs réalisent eux-mêmes une finition dite « à empreinte » en forme de losanges sur le béton encore frais. Dans un premier temps, cette technique apporte satisfaction, malgré des losanges de grande dimension (lire l’encadré). Il faut dire que les couloirs sont paillés quotidiennement pour répondre à une gestion des déjections 100 % fumier. De plus, le troupeau a un accès libre à 30 ha de pâturage de mi-février à fin novembre.
Amélioration de l’expression des chaleurs
Dans cet environnement, pas de tarcites, de gros jarrets ou de vaches couchées dans les couloirs, grâce au confort des logettes. Côté santé des pieds, Matthieu indique la présence de Mortellaro et quelques cas d’ulcères de la sole. Il ne réalise pas de parage préventif systématique, mais n’hésite pas à lever les pattes dans la cage de parage dès les premiers signes de boiterie et applique des traitements individuels en salle de traite sur les lésions de Mortellaro. « En 2021, après avoir perdu trois vaches des suites de glissades en sortie de salle de traite (voir photo), nous avons sollicité en urgence la scarification de tous les bétons devenus glissants, en particulier sur la partie la plus ancienne du bâtiment, c’est-à-dire treize ans après leur conception.
À la suite du chantier, nous avons vu une amélioration de l’expression des chaleurs. L’enjeu de la détection était d’autant plus important que nous avions encore deux périodes de vêlage, dont une à l’automne, ce qui signifiait une mise à la reproduction en bâtiment au mois de décembre. » Le chantier – 1 000 m2 de béton pour un coût de 3,50 €/m² – a été réalisé par l’entreprise Vermot. Depuis, le raclage quotidien au tracteur, avec un rabot équipé d’une lame en caoutchouc, a favorisé un lissage de surface sans conséquence sur des sols paillés, et des animaux désormais passés en vêlages groupés de printemps. « Des glissades peuvent encore survenir, mais les vaches se relèvent sans difficultés, note Matthieu. De plus, nous constatons que l’arrêt de l’affouragement en vert en routine (250 remorques par campagne), associé à de gros repas avec des à-coups d’énergie fermentescible, au profit de fourrages stockés plus stables, contribuait à fortement réduire les problèmes de boiterie. »
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